mercredi 2 mars 2011

Pop et moderne, la Gaîté pour tous !

Après quelques péripéties, Paris a désormais un espace pour les cultures numériques.
Lieu de diffusion, de création et d’information, la Gaîté lyrique ouvre ce mercredi et propose
d’emblée un parcours interactif pour découvrir le bâtiment. Puis, très vite, il sera question
de musique, d’images, de jeux et de formes nouvelles en mode “digital”. Objectif ?
Faire des nouvelles technologies une expérience non plus individuelle mais collective.

Offrir de l’espace et une scène à la création numérique, tel est l’objectif
de ce nouveau lieu, à la jonction des nouvelles technologies et
de l’artistique. Ainsi la Gaîté Lyrique – 3 bis, rue Papin, 9 500 m2 répartis sur
sept niveaux – envisage d’explorer le potentiel des cultures numériques ; soit
la musique, le cinéma, le jeu vidéo, le design, la mode ou le spectacle vivant
réactualisés par le “digital”. En pratique, cet « Etablissement culturel de la
ville confié par délégation de service public à Naïve, Le Troisième Pôle et
INEO » va proposer trois concerts par semaine, cent vingt performances,
spectacles vivants et multimédia par an, ainsi que des
expositions, des cycles de conférences et des projections. Lieu de
diffusion et lieu de création, la Gaîté Lyrique comporte aussi un centre de
ressources, une salle de jeux vidéo, deux cafés et une boutique.

Du point de vue de l’architecture, le tour de force a consisté à conserver la
façade Second Empire et le foyer historique du théâtre à l’italienne inauguré
en 1862, démolir à l’intérieur et revoir en intégralité le coeur du bâtiment.
Compte tenu des ambitions pluridisciplinaires du lieu, des jauges
qui varient en fonction des projets, l’architecte Manuelle Gautrand a fait
dans le flexible et le modulable. Et dans la haute technologie. Au centre
de la Gaîté lyrique loge une grande salle à l’intérieur d’une coque argent :
750 places debout, 308 assises, 46 écrans indépendants répartis sur les
quatre faces de la salle pour une immersion complète du spectateur.
Cette “boîte noire” sera le lieu des concerts ; elle est aussi la cause du retard
pris dans la livraison et l’ouverture de la Gaîté. Il fallait en effet une bonne
isolation phonique pour que le son ne provoque pas de vibrations dans les
habitations mitoyennes du lieu, fermé au public depuis plus de vingt ans.

Et avec plus d’une centaine de concerts par an, il sera beaucoup question
de musique à la Gaîté. L’idée de Jérôme Delormas, directeur général et
artistique (ex-Ferme du Buisson et scène nationale de Valence), est de faire
de l’endroit un lieu “pop” pour les arts numériques. En résumé, populaire et
plein de pop musique. Nullement réservé aux “digital natives” – le public
éveillé à la vie dans un monde déjà numérique – le programme a l’ambition
de séduire un panel d’âges le plus large possible et, au-delà, de faire des
nouvelles technologies une expérience collective.
Quand on mesure combien, au quotidien, le numérique est associé à des
pratiques individuelles, le défi est de taille. Cependant, l’essor des jeux en
réseau est un exemple de pratique du numérique en commun. Et c’est ce
type de “mise en relation” des visiteurs que va explorer la nouvelle Gaîté
Lyrique. Ainsi il y aura « beaucoup de choses à explorer pour vivre et
comprendre notre époque », indique Jérôme Delormas.

La Gaîté Lyrique, 3 bis, rue Papin, 3e. M° Réaumur-Sébastopol.
www.gaite-lyrique.net.